Une proposition du collectif Suspended spaces
REGARDING SUSPENDED
ARCHITECTURE IN LEBANON
Symposium
Beyrouth 18 – 21 avril 2013
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PROGRAMME
JEUDI 18 AVRIL
« Introductions »
10h30 (anglais / français)
Ouverture du symposium Christine Tohme, fondatrice et directrice d’Ashkal Alwan, The Lebanese Association for Plastic Arts à Beyrouth, et directrice de l’école Home Workspace Program et Françoise Parfait, membre du collectif Suspended spaces.
Présentation du projet Mansion par Sandra Iché et Ghassan Maasri.
10h45 (anglais / français)
Présentation du collectif Suspended spaces
Le collectif, composé de Brent Klinkum, Jan Kopp, Daniel Lê, Françoise Parfait et Eric Valette reviendra sur la méthode de travail du projet Suspended spaces depuis six ans, en rappelant rapidement son histoire et en dessinant quelques perspectives.
11h30 (français)
« La Foire Internationale Rachid Karamé.
Un site menacé par des projets de revitalisation. » Mousbah Rajab
La guerre civile de 15 ans (1975-1990), a contribué à la paralysie de la Foire internationale de Tripoli, mais surtout à enraciner chez la population l’idée d’un espace vide ne leur appartenant pas. À partir du début des années 1990, plusieurs projets seront proposés pour la revitalisation de la Foire, suscitant à chaque fois une mobilisation d’activistes et d’associations de sauvegarde afin de protéger l’oeuvre de l’architecte Oscar Niemeyer de toutes possibilités de défigurations. Cette situation soulève aujourd’hui une grande question : quel projet approprié peut-il à la fois protéger ce patrimoine moderne, contribuer à la croissance économique de Tripoli et pousser les tripolitains à s’approprier le site ?
« Représentations »
14h00 (français)
« La Foire dans l’urbanisme de Tripoli » Habib Debs
14h45 (français)
« Beyrouth centre ville – à partir de Robert Frank et de Gabriele Basilico » Claudia Polledri
En 1991, deux ans après la fin de la guerre civile libanaise, la « mission photographique de Beyrouth » propose à Gabriele Basilico, René Burri, Raymond Depardon, Fouad Elkoury, Robert Frank et Josef Koudelka de venir enregistrer la mémoire du centre ville en ruine. Cette communication propose un parcours autour des différentes approches photographiques de la ville de R. Frank et G. Basilico, entre écriture intime et regard formel.
15h30 (français)
« Partners in crime. De la complicité entre photographie et espace urbain chez les surréalistes et certains artistes libanais d’après-guerre. » Stefanie Baumann
Le voisinage intime entre la ville et le médium photographique a déjà été révélé par Walter Benjamin. Concernant les photographies d’Eugène Atget – qui ont à plusieurs reprises été associées aux surréalistes – il écrit : « On a dit à juste titre qu’il avait photographié ces rues comme on photographie le lieu d’un crime. Le lieu du crime est lui aussi désert. Le cliché qu’on en prend a pour but de relever des indices. Chez Atget les photographies commencent à devenir des pièces à conviction pour le procès de l’histoire. » Chez certains artistes libanais comme Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, ou Walid Raad, la photographie devient complice dans l’enquête sur les implications politiques des transformations urbaines. Ils présentent Beyrouth, à travers l’objectif de l’appareil photographique, comme un amas de fragments chargés de temporalités, d’affects conflictuels et de sens hétérogènes. La perception morcelée de la ville et sa capture par des clichés fragmentés s’allient afin d’ouvrir une voie au regard politique.
16h15-16h45
Pause café
16h45 (français)
« Limites » Youssef Tohmé
Peut-on parler d’un héritage moderniste au Liban ? Youssef Tohmé donnera son point de vue sur cette question en évoquant quelques-uns de ses projets.
17h30 (anglais et français)
Table ronde avec les artistes du projet : « L’art comme recherche »
Modérateurs : Jan Kopp et Eric Valette
Artistes : Ziad Antar, Leonor Antunes, Marwa Arsanios, Christian Barani, François Bellenger, Filip Berte, Marcel Dinahet, Maïder Fortuné, Hatem Imam, Lamia Joreige, Valérie Jouve, Lia Lapithi, Daniel Lê, Armin Linke, Christophe Viart.
À partir des recherches personnelles de chacun, nous interrogerons la capacité de l’art à développer une forme de connaissance. Comment une pratique artistique individuelle peut-elle s’articuler à un projet collectif de recherche ? Quel sens, quels engagements, quelles formes une telle démarche collective détermine-t-elle ?
VENDREDI 19 AVRIL
« Espaces du retrait »
10 h 30 (français)
« Zones d’écart : la suspension d’espaces incertains » Marion Hohlfeldt
Dans un texte sur New Babylone de Constant, Peter Sloterdijk souligne l’aspect mouvant et provisoire de l’a-urbanisme de ce projet utopique. Remplacer les anciens cadastres par une réécriture « psychogéographique » de l’espace semble, pour un regard extérieur, décrire l’urbanité même de la ville de Beyrouth. Il s’agira dans cette communication de réfléchir sur l’avenir de tels espaces improvisés se trouvant dans « une mouvance en permanence non-planifiée et générée par le hasard », la géopolitique ou l’économie.
11h15
Projection du film Alpi (2011 / 64 min / stfr), d’Armin Linke
Fruit d’un long travail de recherche, ce film est un voyage dans un monde aux teintes discordantes. Son paysage prend successivement la forme d’un décor de film Bollywood, d’un modèle de station de ski construite dans le désert, d’un lieu de repos ou d’un lieu de rencontre de l’élite de la finance… Armin Linke a créé un kaléidoscope de visions, un prisme qui est un paradigme de notre temps.
12h15 (anglais et français)
Discussion croisée entre Brent Klinkum et Françoise Parfait.
« Territoires traversés, territoires représentés »
15h00 (français)
• Projection de Home Movies Gaza, (2012 / 23 min / stang) de Basma Alsharif
À travers la tentative de décrire le quotidien des gens vivant difficilement dans le respect de leurs propres droits les plus basiques, Home Movies Gaza nous fait pénétrer dans la bande de Gaza comme dans un microcosme en perte de civilisation, essayant de mettre au jour la vie domestique – complexe, en déréliction et indémêlable des réalités politiques.
• « Suspended spaces et cartographie, des lacunes dans les territoires… » Denis Briand
La communication s’intéressera à la cartographie en tant qu’elle constitue une représentation du territoire, mais également sa probable gestion ou sa convoitise. Nous verrons comment certaines pratiques artistiques peuvent aborder les « zones blanches » des cartes, ces vides qui semblent échapper au regard des géographes mais qui recouvrent pourtant des lieux bien « réels ». À cet intérêt pourra répondre celui pour les « zones noires », celles qui font l’objet de toutes les attentions, concentrant tensions et irritations du monde, mais que surmédiatisation et saturation d’informations finissent par rendre totalement opaques.
16h15-16h45
Pause café
16h45 (français)
• Projection de Traversée (2012 / 18 min / stfr) de Valérie Jouve
« La traversée du territoire est dictée par un trio décalé et improbable, d’une enfant, d’un marionnettiste et de sa marionnette, son double mal identifié (comme élément vecteur de liens). Leur relation est tendre, mais tapageuse. Ces deux personnages ne sont pas les protagonistes du film, mais bien plus les passeurs de ce territoire. Ils remettent en jeu la relation humaine, extraite de la simple lecture du conflit, pour redonner une autre réalité de la vie là-bas. » Valérie Jouve.
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•Discussion entre Valérie Jouve. et Denis Briand
17h45 (anglais)
« Liminal »
Hatem Imam et Ziad Antar vont évoquer leurs obsessions pour des espaces au « seuil de leur existence ». Traversant diverses formes et médias, leurs oeuvres s’appuient invariablement sur la tension constatée entre le territoire et sa représentation.
SAMEDI 20 AVRIL
10 h 00 Session fermée
Discussion et concertation avec les artistes et les partenaires, et mise en perspective des futurs projets.
« Modernes »
13h30
Projections autour d’Oscar Niemeyer.
Anarchitekton - Brasilia de Jordi Colomer (2002-2004 / 3 min 45) ; extraits de Oscar Niemeyer, un architecte dans le siècle de Marc-Henri Wajnberg (2000 / 86 min) et L’Homme de Rio de Philippe de Broca (1964 / 110 min) et quelques surprises.
14h45 (français)
« Oscar Niemeyer, une inscription dans la modernité brésilienne » Cécile Bourgade
L’oeuvre d’Oscar Niemeyer s’inscrit, au Brésil, dans le contexte artistique et politique de l’anthropophagie culturelle. Comment interroge t-elle, à ce titre, l’identité culturelle du pays et l’ensemble du Mouvement Moderne architectural ?
16h15-16h45
Pause café
15h30 (français)
« La Foire internationale de Tripoli d’Oscar Niemeyer, patrimoine libanais » George Arbid
16h45 (français)
« Le Corbusier : un Suisse dans le désert » Kader Attia
17h30 (français et anglais)
« Le gymnase de Le Corbusier à Bagdad, une histoire en suspens(e) depuis 1956 » Mina Marefat et Caecilia Pieri
D’une cité olympique commandée par l’Irak à Le Corbusier en 1956, seuls ont d’abord vu le jour des milliers de dessins, esquisses, plans et correspondances, fixant le travail de l’architecte dans le moindre détail. Abandonné quelques mois avant la mort du maître en 1965, le gymnase - « boîte à miracles » sera finalement achevé entre 1978 et 1980. Devenu le « Gymnase Saddam », il est occupé par les Américains de 2003 à 2005. Mais son destin est de nouveau en train de s’écrire.
DIMANCHE 21 AVRIL
Session fermée
10h30 (français)
« Édition / publication »
Table ronde avec les artistes du projet, pour inventer la forme de la publication qui suivra le symposium et la résidence.
Foire Internationale de Tripoli. Session fermée.
13h30 (français)
Départ collectif à Tripoli sur le site d’Oscar Niemeyer.
Discussion déambulatrice avec George Arbid, Habib Debs et Mousbah Rajab.